Réveils nocturnes entre 6 et 12 mois (partie 1) : Sauvée de la dépression maternelle par Pubmed

Quand notre fille avait six mois, mon mari a sauvé notre famille. Alarmé par notre niveau de manque de sommeil et par ma difficulté à m’attacher à la petite personne qui en était la cause, il a arrêté d’écouter poliment les conseils de maternage proximal que je lisais dans les livres, blogs et forums. Il a cherché directement sur Pubmed des études solides, répliquées, menées sur de grands échantillons. De mon côté, épuisée par les sept à douze réveils par nuit (voir ci-dessous le journal de la nuit du 12 mars 2012) et par un travail à plein temps ponctué par des sessions de tire-lait, j’étais tout juste assez saine d’esprit pour réaliser que je devais lâcher prise et lui laisser le contrôle.

Les 11 réveils de ma fille de 6 mois lors de la nuit du 12 mars 2012

Il est revenu avec une méthode simple, celle dite du « réconfort contrôlé » (« controlled comforting » en anglais), aussi appelée « pleurs contrôlés », « extinction progressive », « extinction graduée », ou encore « ferberisation », en référence au livre de Richard Ferber, Solve your Child’s Sleep Problems. La méthode du réconfort contrôlé consiste à ignorer les pleurs du coucher et de la nuit pendant des intervalles de temps prédéfinis (par exemple pendant 2 minutes, puis 4, puis 6; ou pendant des intervalles fixes de 5 minutes) et à réconforter brièvement le bébé après chaque intervalle (une description plus détaillée sera donnée dans la partie 3 de cet article).

Nous étions si épuisés après huit ou neuf réveils que nous avons fini par la mettre en danger en la prenant dans notre lit sans suivre toutes les précautions nécessaires au cododo

Au fond de moi, je sentais bien qu’il fallait faire quelque chose. La « No-Cry Sleep Solution » d’Elizabeth Pantley ne résolvait pas notre problème, en tout cas pas assez vite pour notre famille en péril. Premièrement, je savais que je ne pourrais pas m’attacher à mon bébé si je continuais à lui en vouloir pour ces nuits terribles. Deuxièmement, je sentais aussi que je ne dormais pas très vite davantage, j’étais en route pour une dépression maternelle. Troisièmement et surtout, nous étions si épuisés après huit ou neuf réveils que nous avons fini par la mettre en danger en la prenant dans notre lit sans suivre toutes les précautions nécessaires au cododo. Ce n’est pas quelque chose dont je suis fière, et c’est en partie pourquoi il m’a fallu plus d’un mois pour rassembler le courage de publier cet article. J’ai finalement décidé de publier ce journal du 12 mars 2012, brut, non édité, pour montrer la réalité du manque de sommeil des jeunes parents.

Après seulement trois nuits, nous nous sentions déjà plus reposés, et j’étais enfin en mesure de partager des vrais moments de joie avec elle pendant la journée

Nous avons donc essayé le réconfort contrôlé, avec des intervalles fixes de 5 minutes. Si elle commençait à pleurer pendant la nuit alors qu’elle n’était pas malade, nous attendions 5 minutes avant d’aller brièvement la rassurer, sans la sortir de son lit. Si elle continuait à pleurer, nous attendions à nouveau 5 minutes avant de retourner la voir, etc. La première nuit, mon mari a dû me serrer dans ses bras, à la fois pour m’empêcher de bondir hors du lit au premier pleur, et pour me consoler de ma culpabilité. Cette nuit là, elle a réussi à se rendormir toute seule après chaque réveil, après 5 à 15 minutes de pleurs. La méthode a commencé à fonctionner immédiatement : chaque nuit, elle se réveillait moins fréquemment que la nuit précédente. Après seulement trois nuits, nous nous sentions déjà plus reposés, et j’étais enfin en mesure de partager des vrais moments de joie avec elle pendant la journée. Après un mois, elle dormait de 8h du soir à 7h30 le lendemain matin, avec seulement un réveil vers 5h du matin pour téter. Pour notre famille, la méthode a si bien fonctionné que paradoxalement, la laisser pleurer pendant quelques minutes pour quelques nuits a permis de minimiser son temps total de pleurs.

Mais cette histoire n’est que l’expérience d’une famille. Est-elle généralisable ? Cinq ans après mon mari, je me suis à mon tour plongée dans les études cliniques sur le sommeil des bébés de 6 à 12 mois, ne mettant pas en jeu de traitement médicamenteux. La partie 2 de cet article s’intéresse au nombre de réveils nocturnes typiquement rapportés chez les bébés de cette tranche d’âge. La partie 3 compare l’efficacité mesurée de différentes méthodes sur le nombre de réveils nocturnes. Enfin, la partie 4 discutera de la question controversée des éventuels effets négatifs à long terme du réconfort contrôlé.

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